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Faut-il parler de votre passé sexuel avec votre partenaire ?

Quelques éléments de réponses dans cet article paru sur Santé Magazine, écrit par Daisy Le Corre.



On a souvent envie de ne rien cacher à la personne que l'on aime. Mais est-ce bien utile pour votre couple de parler de cet ex qui vous faisait grimper aux rideaux ? Éléments de réponses avec trois sexologues.

Une fois que l’état passionnel du début de relation est terminé, il est normal et nécessaire de faire un peu de place aux passés mutuels pour s’apprivoiser doucement : les parents, l’enfance, l’adolescence, les études et… ses amours, évidemment.


Ne pas tout dévoiler par respect pour soi-même


Mais parler d’une ex-relation, c’est d’abord parler de soi-même, de la manière dont on a aimé et pourquoi cet ex en particulier. Autrement dit, parler de son passé amoureux/sexuel est loin d’être anodin. Cela en dit long sur votre personnalité et permet à votre nouveau partenaire se figurer une image - plus ou moins tronquée - de vous ou du moins de ce que vous lui renvoyez. Méfiance donc car tout voyeurisme n’est pas forcément jouissif.

« Pour ce qui est de l’intimité sexuelle, on n’est pas obligé de tout raconter, loin de là ! Dans une précédente relation, on a pu être plus timoré(e) ou plus hard, et il est parfois préférable de ne pas tout dévoiler, par respect pour soi-même d’abord », suggère Jean-Claude Piquard, sexologue clinicien et auteur de La Fabuleuse histoire du clitoris.


Cela relève de la sphère intime du couple séparé


Ellen Weigand, créatrice et responsable du site www.masexualite.ch, a un avis nettement plus tranché sur la question. « Non, il ne faut pas parler de son passé sexuel avec son/sa partenaire actuel(le) ! Cela relève de la sphère intime du couple séparé, et de celle de l’ex. Je peux encore concevoir qu’on dise uniquement : « Avec lui/elle, ce n’était pas aussi bien qu’avec toi.

Mais si l’on commence à entrer dans les détails des pratiques et défauts sexuels de l’ex, je ne suis pas d’accord. Dans le cas où la libido va bien, on n’a pas besoin de parler de ses conquêtes et prouesses passées… Si, au contraire, la nouvelle relation est moins satisfaisante sexuellement que l’ancienne, et que l’on raconte à son nouveau partenaire à quel point l’ex (ou les ex) était une super affaire au lit, cela peut non seulement le blesser mais aussi lui enlever la confiance en lui-même et parfois induire des troubles du désir ou autre dysfonction sexuelle. »


Vos confidences peuvent inhiber l'autre


Gare à vos mots donc. Ils sont parfois des missiles qui désarçonnent la personne qui vous écoute et qui vous aime peut-être aussi. Mieux vaut donc tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de se lancer sur le chemin houleux du passé amoureux. Comme Ellen Weigand, Jean-Claude Piquard insiste sur la "protection psychologique" du nouveau partenaire. On l’oublie trop souvent.

« Raconter à son/sa partenaire par le menu détail à quel point c’était bien avec ses ex, c’est prendre le risque de l’inhiber. Chaque relation est singulière, on ne fait pas un copier/coller de ses ébats précédents. Et heureusement, ce serait monotone ! J’ai eu en consultation un homme dont la compagne récente sortait d’une fulgurante histoire d’amour : elle lui disait avoir connu l’amour intense, fusionnel avec des feux d’artifice au lit. Mon client avait donc développé un complexe de ne pas faire aussi bien sexuellement… Pour l’aider à tuer symboliquement ce super amant précédent, nous avons choisi de le nommer "le héros". »


Se demander ce que cela apporte à l'autre

Sur le sujet, Sonia Lebreuilly, éducatrice en santé sexuelle et socio-sexologue, a l’habitude de mettre ses clients au pied du mur à l’aide d’une question toute simple : « A quoi ça sert ? »

« Il est important de se demander ce que cela peut apporter à l’autre. De la gêne, de la jalousie, n'est-ce pas du voyeurisme finalement ? Parler des événements qui ont impacté notre sexualité, pourquoi pas, et ça peut aider le/la partenaire à comprendre nos réactions. Mais, à mon sens, tout n'est pas bon à dire à l'autre si ça ne lui apporte rien de positif. Si ça n’apporte rien de plus, alors on se tait ,et on travaille sur soi à la place. »


Auteur: Daisy Le Corre

Publié le 11.03.2016

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